C’est un fait : le cerveau humain résout plus rapidement certains problèmes que les ordinateurs et surtout avec beaucoup moins d’énergie. Les scientifiques cherchent donc à s’en inspirer pour la conception des futurs ordinateurs.
Dans le monde informatique, il existe deux types de mémoire informatique : il y a tout d`abord les mémoires « volatiles » ou mémoires vives ; elles ont la capacité de traiter un grand nombre de données comme la RAM, mais sont contraintes à une alimentation électrique continue pour pouvoir sauvegarder les informations qu`elles ont enregistrées. Puis, il existe les mémoires dites « non-volatiles » ou mémoires mortes ; il s`agit de disques durs et de clés usb par exemple. Ce type de mémoire ne nécessite aucune alimentation électrique, or le procédé est beaucoup moins rapide. De nos jours, les informaticiens sont parvenus à trouver une alternative à ces deux systèmes, qu`ils ont nommé « mémoires magnétiques » (ST-MRAM). Ce nouveau procédé associerait la rapidité de traitement de la mémoire volatile et l`indépendance énergétique de la mémoire non-volatile ; les données étant sauvegardées sous forme magnétique.
Seul hic à cette nouvelle technologie : le coût énergétique élevé de sa programmation. Afin de contrôler les « jonctions tunnels magnétiques » (MTJ), nano-composants de ces mémoires, une tension électrique est appliquée. Les complications surviennent dès lors que la tension ne dure pas assez longtemps ou n`est pas assez forte. Les informaticiens parlent alors de « programmation probaliste », qui s`en remet totalement au hasard. Pour éviter tout problème de ce genre, les chercheurs suggèrent de prolonger la mise sous tension des MTJ, ce qui a pour conséquence un coût énergétique énorme.
Des chercheurs de l’Institut d’électronique fondamentale (CNRS-université Paris-Sud) et du CEA-List ont démontré que la « programmation probaliste » pourrait néanmoins posséder quelques avantages. En s`inspirant du cerveau humain, ils ont imaginé qu`en répétant la « programmation probaliste », le système finirait par apprendre son fonctionnement et finirait ainsi par l`enregistrer. Comme pour les synapses du cerveau humain, plus les MTJ sont sollicitées, plus l`information désirée a de chance d`être retenue. Cela conduirait à une consommation réduite en énergie et à une grande capacité de stockage de données.
Après de nombreuses recherches poussées à l`extrême, les scientifiques reviennent vers la chose la plus simple, mais non moins complexe, le cerveau humain. Et dire qu’il était au dessus de leurs yeux depuis le début…