Le nouveau biocarburant fabriqué à partir de la biomasse de la canne à sucre pourrait considérablement réduire les émissions de gaz à effets de serre provenant de l’aviation. Cette source de carburant propre n’aura pas besoin de rivaliser avec la production alimentaire, car la canne à sucre peut être cultivées dans des zones impropres à l’agriculture voire même infertiles.
Des chercheurs de l’Université de Californie à Berkeley, ont développé une nouvelle méthode pour transformer le sucre et les molécules organiques dérivées de la biomasse appelées « cétones » et qui pourrait servir de pierre angulaire à la fabrication de Kérosène voire même de diesel. Le co-auteur de cette étude, Alexis de Bell, a déclaré à BBC News que « cette nouvelle route de la chimie » leur a permis de mettre « ces composants ensembles pour faire du Diesel Jet et du lubrifiant ».
Bien que de nombreux gouvernements aient reconnu la nécessité d’utiliser des carburants alternatifs afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’industrie aéronautique et ainsi d’en atténuer les effets sur le changement climatique, ils doivent encore élaborer « une feuille de route » quant à la façon d’utiliser les énergies renouvelables. Trouver des alternatives viables au carburant utilisé dans l’aviation est particulièrement difficile parce que, selon Bell, ni l’énergie solaire ni l’électricité peuvent remplacer le fuel traditionnel.
« Aujourd’hui, tout le carburant est fait presque exclusivement à partir de pétrole, mais les obligations aux Etats-Unis et en Europe ont pour but d’instaurer une composante de la biomasse dans le carburant, sans pour le moment savoir comment mais nous sommes en train de fournir une stratégie pour y arriver » a ajouté Bell.
Il y a des exigences strictes quand on parle de carburant d’aviation du fait qu’il ne peut pas contenir d’oxygène et doit fournir la bonne quantité de lubrifiant, de plus, la distribution doit se faire au point d’ébullition et doit avoir un écoulement faible, ce qui signifie qu’il ne peut pas devenir gélatineux à des températures extrêmement basses. Bell a déclaré à la BBC : « Ce que nous avons développé répond à tous ces critères. »
L’étude, publiée dans les Actes de l’Académie Nationale des Sciences suggère que leur stratégie pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 81%. Les chercheurs urgent les décideurs politiques à imposer des régulations qui aborderont la question du coût « où toute nouvelle technologique fabricant un produit qui existe déjà sera alors dans une position défavorisée vis-à-vis des coûts » a dis Bell à IBTimes. Avec le temps, les chercheurs espèrent que leur technologie soit développée dans un but commercial.