C’est fait, l’impression 3D franchit une nouvelle étape: Celle de la bio-impression 3D !

Comme son nom l’indique, la toute dernière génération d’imprimantes 3D est capable de créer un tissu biologique à partir de cellules vivantes, une grande nouveauté par rapport aux imprimantes 3D normales qui se limitaient au plastique et au métal.

Inventée en 1988 par le célèbre chercheur Joseph Klebe, ce dernier n`utilisait alors qu`une simple imprimante à jet d’encre et une protéine présente dans le liquide extracellulaire, la fibronectine. Depuis, plusieurs projets se sont multipliés dans les différents laboratoires en Europe, en Amérique et en Asie de l`Est (Japon). L’idée initiale était de limiter le rejet des implants par le corps humain en favorisant leur interaction avec des tissus vivants. « L’idée fut rapidement d’utiliser la bio-impression pour fixer des cellules ou des principes actifs sur le biomatériau. De là est venue l’idée que les cellules pourraient elles-mêmes construire le tissu », explique Fabien Guillemot, qui dirige une unité de recherche de l’Inserm et travaille sur le projet depuis 2005, en collaboration avec des laboratoires universitaires.

Comment ça marche cette nouvelle impression?

Le travail consiste à déposer sur une surface de verre une “encre” contenant des cellules vivantes ou matrice extra-cellulaire. Un rayon laser vient ensuite se réfléchir par un miroir mobile, le tout piloté par ordinateur. Il traverse le verre et arrache à raison de 10 000 impulsions par seconde des micro-gouttelettes. Le tout est projeté avec une précision et une résolution excellente, résultat : le jet mesure environ le diamètre d’une cellule (d`environ 20 microns) et les cellules sont de bonne qualité, ne subissant pas de contrainte mécanique .

Les attentes sont immenses, mais les avis de certains experts restent controversés. « Nous sommes encore au tout début, et encore loin de pouvoir créer tout un organe. Nous travaillons actuellement pour réaliser un modèle de peau. Nous utilisons des cellules souches d’adultes et des cellules de peau. Nous travaillons aussi sur un modèle de cornée », explique Fabien Guillemot. Pour l’instant, cette Bio-imprimante est capable de fabriquer à peine la moitié d’un millimètre d’épaisseur. À long terme, il sera même possible de créer des greffons sur mesure. Prometteur, en tout cas.