Le traitement médical avec la marijuana semble être en croissance constante étant une solution pour de multiples maux : le glaucome, la douleur, les nausées, la perte d’appétit, l’épilepsie et la sclérose en plaque.

Mais que dire de la maladie du cancer ? Malgré l’abondance de preuves soutenant son utilisation, les essais cliniques sont pratiquement inexistants.

L’étude des cellules animales pour un type de cancer du cerveau « le gliome » a été très prometteuse par conséquent les scientifiques via un financement participatif enquêtent sur les bienfaits thérapeutiques potentiels de la marijuana sur l’homme. Et compte tenu de la réaction positive du public, cette start-up, Walacea, a reçu plus tôt cette année des fonds pour un projet d’imagerie du cerveau humain sous LSD, il semble probable que la campagne sera un succès.

« Faire un don à la recherche médicale est essentiel pour mettre en évidence le potentiel des cannabinoïdes pour traiter tout une gamme de conditions » a déclaré dans un communiqué, Jorge Cervantes, horticulteur et défenseur médical du cannabis.

Mais si ces cannabinoïdes (composés biologiquement actifs dans le cannabis) tiennent tant de promesses, pourquoi l’argent public est nécessaire pour financer ce type de recherche ? Comme l’héroïne et le LSD, la marijuana demeure un médicament inscrit à l’annexe 1, ce qui signifie qu’il est considéré comme n’ayant aucune utilisation médicale reconnue ou qu’il y a un manque de sécurité reconnu pour son utilisation. Ce, malgré le fait qu’elle a été légalisée à des fins médicinales ou personnelles dans certains Etats Américains. Malheureusement, les contrôles effectués sur les médicaments de cette catégorie rendent la recherche scientifique pratiquement impossible.

« La loi est là pour protéger les gens » Natalie Jonk, fondateur de Walacea. « Pourtant, en rendant le cannabis un médicament d’annexe 1, cela contribue à rendre les gens voulant bénéficier de ses propriétés médicinales de criminels. »  Les patients cancéreux qui souhaitent utiliser le médicament thérapeutique se basent sur des forums ou des expériences personnelles, ce qui est assez dangereux du fait que les doses ne soient pas basées sur des tests cliniques.

Les gliomes sont un type commun de cancer du cerveau, ce qui représente environ 45% des cas. Du fait qu’ils ont tendance à se développer dans le tissu cérébral normal, l’ablation chirurgicale est extrêmement difficile et la plupart du temps des morceaux de tumeur restent bloqués malgré les efforts du chirurgien, offrant donc la possibilité à la tumeur de se propager à nouveau. De plus, le fait que cet organe est inaccessible à de nombreux agents thérapeutiques grâce à sa protection « barrière hémato-encéphalique » (BHE) signifie que les gliomes sont notoirement difficiles à traiter.

C’est ici que la fonction du cannabis prend effet : les cannabinoïdes peuvent rapidement traverser la BHE, en exerçant divers effets en imitant des substances naturelles produites par notre corps, les endocannabinoïdes qui se collent et s’activent appelés « récepteurs cannabinoïdes ». L’effet est une activité anti-tumorale apparente, démontrée dans différents tissus cancéreux en laboratoire.

Fait encourageant, les cannabinoïdes semblent détruire les cellules qui alimentent la progression du gliome (gliome-initiateur) jusqu’à l’autodestruction appelée « apoptose ». Si les substances peuvent faire les mêmes choses chez les patients atteints de gliome, cela pourrait représenter une nouvelle façon de lutter contre ces cancers selon les scientifiques. Mais jusqu’ici aucun essai contrôlé n’a été effectué, on ne peut donc pas savoir si cela serait le cas ou non.

Espérons que, si cet essai proposé va de l’avant, nous aurons enfin quelques réponses. Le programme devrait débuter prochainement dans 4 à 6 hôpitaux espagnols. Il impliquera entre 30 à 40 patients atteints de gliome qui se verront administrer des cannabinoïdes en combinaison avec d’autres médicaments anticancéreux.

Parallèlement à l’effort du financement participatif atteignant 60 000£, les bénévoles espèrent atteindre un montant de 200 000£ sponsorisé par une course à vélo de 420km qui se terminera le 14 juin.

Le cannabis peut-il traiter le cancer :